Avec son époux, Vanessa Narbona a fondé la brasserie artisanale Aviateur, à Toulouse, en 2019. Interview d’une dirigeante passionnée…
Votre société, Brasserie Aviateur, est officiellement née en 2019. Mais l’aventure, elle, est bien plus ancienne…
En effet ! En réalité, avec mon mari, Sébastien, nous travaillons sur ce projet depuis 2014. Tout a commencé lorsque nous avons séjourné durant trois mois sur la côte ouest des Etats-Unis. Nous y avons découvert un univers que nous ne soupçonnions pas : celui de la bière artisanale. A l’époque, nous n’y connaissions rien. Nous avons été immergés dans un monde plein de saveurs et de nouveautés. Lorsque nous sommes rentrés en France, nous avons souhaité retrouver les mêmes sensations dans les caves à bières toulousaines, mais en vain. A l’époque, ce type de saveurs très aromatiques n’existait pas. Nous avons alors commencé à brasser nous-mêmes…
Au début, c’était plutôt pour vos proches ?
En effet, pour notre famille et nos amis. C’était un hobby, une passion. Pendant cinq ou six ans, nous avons brassé le soir et le week-end. Entre-temps, en 2016, je suis parti à l’Université de la Rochelle pour me former à la théorie. Et en 2018, nous sommes retournés à Portland, pour suivre un stage au sein de la brasserie Great Notion.
Quelle est la particularité de vos bières ?
Nous ne sommes pas du tout sur la nomenclature classique que l’on connaît en France, avec les bières brunes, ambrées ou blanches. Nous travaillons les houblons aromatiques, avec à la fois de l’amertume et des saveurs particulières, ainsi que des bières acides, différents types de levures, des fruits de saison, des épices… Nous faisons des bières d’explorateurs, à découvrir. C’est d’ailleurs ce qui a donné notre nom, “Brasserie Aviateur”.
Comment êtes-vous passés du simple loisir à l’entreprise ?
Mon mari est entrepreneur. En 2019, il arrivait à la fin d’une activité. C’était le bon moment pour faire de notre passion une entreprise. Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur un premier client, la Passerelle, bar associatif de notre quartier des Minimes, à Toulouse. Et ensuite… il y a eu le confinement, et les bars ont fermé leurs portes. Nous nous sommes adaptés, en produisant de la bière en canettes, puis en commercialisant nos bières en direct et via notre site internet. Le bouche-à-oreille a tout de suite fonctionné. Nous avons par ailleurs profité de cette période pour élaborer de nouvelles recettes. Avec la réouverture des bars, nous avons multiplié les points de vente à Toulouse.
Comment avez-vous été accompagnés dans cette aventure entrepreneuriale ?
Nous avons eu la chance de bénéficier de nombreux soutiens. La Chambre de métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne est à nos côtés depuis le début. Ils nous accompagnent dans nos recherches d’aides financières, notamment. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans l’offre existante. Ils nous guident. Par ailleurs, nous sommes accompagnés par le Réseau Entreprendre et par la Ville de Toulouse, mais aussi par la Région Occitanie, qui nous a beaucoup aidé dans le financement de notre matériel.
Quels sont vos projets, aujourd’hui ?
Notre succès est grandissant. Résultat : nous sommes limités par nos capacités de production, de 400 litres par semaine maximum. C’est évidemment frustrant. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons investir dans de nouveaux locaux plus vastes, toujours à Toulouse. Notre but n’est pas de devenir une grosse brasserie. Nous souhaitons demeurer une entreprise de proximité, proche de nos clients. Mais nous avons pour ambition de créer cinq ou six emplois dans les cinq ans.